L'engagement de la Suisse dans la coopération internationale (CI) contribue efficacement à la lutte contre la pauvreté et à la promotion d'un monde durable. Cet engagement nécessite des moyens financiers suffisants. Or, ceux-ci ne sont pas garantis par la stratégie 2025-2028.

Dans le contexte des crises multiples dans le monde et des reculs dans la réalisation des objectifs de développement durable de l'ONU, la Suisse est censée s'engager bien davantage. Pourtant, le cadre financier prévu pour 2025-2028 se situe à un niveau historiquement bas.

Brücke Le Pont a participé à la consultation facultative sur la stratégie de la CI 2025-2028, en revendiquant entre autres les points suivants:

  • Le soutien urgent et nécessaire à l'Ukraine doit être garanti en dehors du budget de la CI; il ne doit pas se faire au détriment des pays du Sud. Le Conseil fédéral prévoit de consacrer 1,5 milliard de CHF du budget de la CI au soutien de l'Ukraine. Cela entraînerait un déplacement massif des priorités de la CI suisse. De plus, cela ne suffirat pas pour un soutien global et solidaire à l'Ukraine. De ce fait, il faut impérativement une solution en dehors de la CI.
  • Le taux prévu de 0,36% du revenu national brut (RNB) pour la coopération internationale est inacceptable et indigne d'un pays prospère comme la Suisse. Elle doit augmenter progressivement sa contribution pour atteindre au moins 0,7% du RNB. Cela correspond notamment à l'objectif international auquel le Conseil fédéral s'est engagé vis-à-vis de la communauté internationale.
  • En matière de développement économique, il faut mettre davantage l'accent sur le travail décent et sur la durabilité sociale et environnementale. La collaboration avec le secteur privé doit reposer sur le respect et l'application des normes fondamentales internationalement reconnues comme celles de l'Organisation internationale du travail (OIT).
  • Des mesures visant à renforcer la société civile et à protéger les défenseurs·euses des droits humains sont indispensables, notamment face au démantèlement des structures démocratiques et à la répression croissante dans de nombreux pays.
  • La proposition de renforcer l'aide humanitaire au détriment de la coopération au développement est problématique; la Suisse ne peut fournir une aide humanitaire efficace que si elle est présente à long terme dans un contexte donné et que si elle a noué des partenariats solides.
  • Cohérence des politiques: pour un développement durable, il faut également des efforts correspondants dans la politique commerciale, fiscale, financière et climatique de la Suisse. En outre, le financement international dans le domaine du climat ne doit pas grever le budget de la CI, mais doit être garanti par d'autres sources.